Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/312

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En ton cœur martial des soins dignes de toi.
La trompette a sonné : ton armée intrépide, 5
Prête à marcher, te demande pour guide,
Et tous ses escadrons, sur ta frontière épars,
Ambitionnent tes regards.
Joins ta présence et tes destins propices
Au zèle impatient qui presse leurs efforts ; 10
Daigne servir de tête et d’âme à ce grand corps,
Et sous tes illustres auspices
Ses bras feront pleuvoir d’inévitables morts.
Que je plains votre aveugle et folle confiance,
Obstinés ennemis de nos plus doux souhaits, 15
Qu’enorgueillit une triple alliance[1]
Jusques à dédaigner les bontés de la France !
Que de pleurs, que de sang, que de cuisants regrets
Vous va coûter ce refus de la paix !

    Ver, bona tempestas bello. Nunc, maxime regum,
    Permitte dignis pectora
    Sollicitudinibus.
    Ut litui strepuere, coït procul excita pubes,
    Audere quidlibet ferox,
    Auspice te, duce te.
    Posceris : en pendent centum tibi mille tuorum
    Exsertæ in ictus dexteræ.
    His caput, his animam,
    Fortunamque tuam, et præsentes adjice divos.
    Ades, volabunt ilicet
    Tela ministra necis,
    Grandinis in morem ; et nutus haud tarda regentis
    Audire, quod minaberis
    Cumque, simul ferient.
    O multum nobis dolituri pace negata,
    Nunc insolentes Austrii

  1. Celle de l’Empire, de l’Espagne et de la Hollande : voyez ci-dessus, p. 294, note 1.