Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/372

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Qu’ils sachent que celui qui lui perça le cœur,
Et qui d’Endymion est demeuré vainqueur,
N’est point l’astre du jour : c’est le grand Timocrate.




Déplorables jaloux, dont les noires envies,
De Don Sanche et Pompée étalent les appas,
Et vantant Nicomède, Horace et Venceslas[1],
Veulent dans Timocrate en trouver des copies,

Le chimérique orgueil de vos antipathies 5
En croit par là servir les surprenants éclats,
Comme si c’étoit peu d’égaler de tels pas,
Et former un beau tout de ces nobles parties !

Apprenez qu’élever de pompeux bâtiments
Sur un brillant amas d’illustres fondements 10
Porte un nom au-dessus de la gloire commune.

De semblables larcins sont de grands coups de l’art,
Et quand dans ce chef-d’œuvre on n’auroit d’autre part,
C’est beaucoup d’assembler tant de beautés en une.

Ces deux sonnets se trouvent dans les Muses illustres de MM. Malherbe, Théophile et Cie, publiées par François Colletet, Paris, Chamoudry, 1658, in-12, p. 148 et suivantes. Ils sont anonymes dans le recueil ; mais on lit à la table : Deux sonnets pour Timocrate. Corneille. M. Paul Lacroix les attribue à Pierre[2] ; nous les croyons plutôt de Thomas.



  1. Venceslas, tragédie de Rotrou, représentée en 1648.
  2. Bulletin du bouquiniste (8e année, 1er semestre, p. 53).