Soleil, père des temps comme de la lumière,
Qui vois tout naître et tout finir,
Depuis que tu fais tout paroître
As-tu rien vu d’égal au château de Bissestre ?
Toutes ces pompeuses machines
Qu’autrefois on flattoit de titres orgueilleux,
Pourroient-elles garder auprès de ces ruines
Le nom d’ouvrages merveilleux ?
Et toi, qui les faisois paroître,
Qu’y voyois-tu d’égal au château de Bissestre ?
Ces tours qui semblent désolées,
Et ces vieux monuments qu’on laisse à l’abandon,
C’est ce qui fait périr le nom des Mausolées[1]
Et des palais d’Apollidon[2],
Puisque tu les fis tous paroître
Sans y voir rien d’égal au château de Bissestre.
Cache-toi donc plus tard sous l’onde,
Sur ce nouveau miracle arrête ton flambeau ;
Et sans aller sitôt apprendre à l’autre monde
Ce que le nôtre a de plus beau,
Sois longtemps à faire paroître
Que rien n’est comparable au château de Bissestre.