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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 10.djvu/76

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XX

P. Cornelii rothomagensis, ad illustrissimi Francisci[1], archiepiscopi, Normaniæ primatis, invitationem, qua gloriosissimum regem, eminentissimumque cardinalem-ducem versibus celebrare jussus est,
excusatio
.

Dans un excellent mémoire intitulé : Louis XIII et sa cour aux eaux de Forges[2], M. F. Bouquet raconte en grand détail le séjour du Roi dans cette localité depuis le mercredi 15 juin 1633 jusqu’au dimanche 3 juillet de la même année : « Forges, dit-il en résumant son travail, avait vu se rendre auprès du Roi et de la Reine l’illustre cardinal, des ambassadeurs étrangers, les plus hauts dignitaires de l’État, tous les représentants de l’autorité souveraine dans la province de Normandie, la noblesse des environs et les corps de cavalerie et d’infanterie attachés au service de Leurs Majestés et du Cardinal. Il avait eu un théâtre[3], des comédiens illustres, enfin tout l’éclat et tout le mouvement inséparables d’un voyage de la cour, même dans une aussi modeste bourgade. » M. Bouquet suppose avec beaucoup de vraisemblance que l’archevêque de Rouen ne dut pas manquer d’aller aussi présenter ses devoirs au Roi, et que ce fut en cette circonstance qu’il engagea Corneille à célébrer dans ses vers Louis XIII et Richelieu. S’il en est ainsi, notre poëte ne répondit pas immédiatement et ne satisfit qu’un peu plus tard au désir du prélat, en parais-

  1. Il s’agit ici de François de Harlay de Champvallon, archevêque de Rouen du 8 octobre 1615 au 27 décembre 1651, oncle et prédécesseur de François de Harlay de Champvallon dont Corneille parle dans la dédicace de l’Imitation de Jésus-Christ. Voyez tome VIII, p. 3.
  2. Revue des Sociétés savantes des départements, 2e série, tome I, 1859, 1er semestre, p. 611-642.
  3. Voyez tome II, p. 218, note 2.