LEXIQUE
DE LA
LANGUE DE CORNEILLE.
ICI-BAS.
Désormais donc en vain je les cherche icUbas....
— Votre douleur vous trouble, et forme des nuages
Qui séduisent vos sens par de fausses images :
Cet enfer, ces combats ne sont qu’illusions, (i, 233. Mél. 1525.)
Ici-bas s’applique ici aux enfers, où Ëraste, le personnage qui parle, se croit transporté. Ici-bas est une locution purement relative ; elle sert d’ordinaire à désigner notre monde par rapport au ciel, mais est parfois remplacée par ici-haut lorsqu’on veut opposer le séjour terrestre aux demeures infernales :
Laissez-les ce jourd’huy, qu’allègres il vous faut
Toutes deux auec moy vous trouuer icj-kaut. (Garnier, Porcie, acte I, vers 66.)
« Pourquoy, quittant la nacelle, es-tu venu ici-haut chercher la lumière ? » (Perrot d’Ablancourt, traduction de Lucien, tome I, p. 265.)
Diogène là-bas est aussi riche qu’eux,
Et l’avare ici-haut comme lui vit en gueux.
(La Fontaine, livre IV, fable xx, vers 5.)
IDÉE, image, représentation d’un objet dans l’esprit :
Le sommeil n’oseroit me peindre une autre idée, (n, 133. Suiv. 145.)
Mon âme vint au jour pleine de votre idée, (n, 453. Mus. 3yy.)
L’erreur n’est pas un crime ; et votre aimable idée,
Régnant sur mon esprit, m’a si bien possédée,
Que dans ce cher objet le sien s’est confondu,
Et lorsqu’il m’a parlé je vous ai répondu, (iv, 366. S. du Ment. 1469.)
.... Ce reste égaré de lumière incertaine
CORNEILLE. XII