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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/141

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ACTE premier


Scène première

Damon, Théante.
Damon.

Ami, j’ai beau rêver, toute ma rêverie
Ne me fait rien comprendre en ta galanterie.
Auprès de ta maîtresse engager un ami,
C’est, à mon jugement, ne l’aimer qu’à demi.
Ton humeur qui s’en lasse au changement l’invite ;
Et n’osant la quitter, tu veux qu’elle te quitte.

Théante.

Ami, n’y rêve plus ; c’est en juger trop bien
Pour t’oser plaindre encor de n’y comprendre rien.
Quelques puissants appas que possède Amarante,
Je trouve qu’après tout ce n’est qu’une suivante ;
Et je ne puis songer à sa condition
Que mon amour ne cède à mon ambition.
Ainsi, malgré l’ardeur qui pour elle me presse,
À la fin j’ai levé les yeux sur sa maîtresse,