Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/153

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Laissez-moi ce causeur à gouverner une heure ;
J’ai tant de passion pour tous vos intérêts,
Que j’en saurai bientôt pénétrer les secrets.

Théante.

C’est un trop bas emploi pour de si hauts mérites ;
Et quand elle aimerait à souffrir ses visites,
Quand elle aurait pour lui quelque inclination,
Vous m’en verriez toujours sans appréhension.
Qu’il se mette à loisir, s’il peut, dans son courage ;
Un moment de ma vue en efface l’image.
Nous nous ressemblons mal, et pour ce changement,
Elle a de trop bons yeux, et trop de jugement.

Daphnis.

Vous le méprisez trop : je trouve en lui des charmes
Qui vous devraient du moins donner quelques alarmes.
Clarimond n’a de moi que haine et que rigueur ;
Mais s’il lui ressemblait, il gagnerait mon cœur.

Théante.

Vous en parlez ainsi, faute de le connaître.

Daphnis.

J’en parle et juge ainsi sur ce qu’on voit paraître.

Théante.

Quoi qu’il en soit, l’honneur de vous entretenir…