Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/166

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Amarante.

À vous les rapporter je ferai mon pouvoir.


Scène V


Florame, Daphnis.


Florame.

C’est à vous maintenant d’ordonner mon supplice,
Sûre que sa rigueur n’aura point d’injustice.

Daphnis.

Vous voyez qu’Amarante a pour vous de l’amour,
Et ne manquera pas d’être tôt de retour.
Bien que je pusse encore user de ma puissance,
Il vaut mieux ménager le temps de son absence.
Donc, pour n’en perdre point en discours superflus,
Je crois que vous m’aimez ; n’attendez rien de plus :
Florame, je suis fille, et je dépends d’un père.

Florame.

Mais de votre côté que faut-il que j’espère ?

Daphnis.

Si ma jalouse encor vous rencontrait ici,
Ce qu’elle a de soupçons serait trop éclairci.
Laissez-moi seule, allez.

Florame.

Laissez-moi seule, allez. Se peut-il que Florame
Souffre d’être sitôt séparé de son âme ?
Oui, l’honneur d’obéir à vos commandements
Lui doit être plus cher que ses contentements.