Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/220

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Que Daphnis sur ce point aime à vous résister !
Vous m’en aviez promis une tout autre issue :
J’en ai porté parole après l’avoir reçue.
Qu’avais-je, contre vous, ou fait, ou projeté,
Pour me faire tremper en votre lâcheté ?
Ne pouviez-vous trahir que par mon entremise ?
Avisez : il y va de plus que de Florise.
Ne vous estimez pas quitte pour la quitter,
Ni que de cette sorte on se laisse affronter.

Géraste.

Me prends-tu donc pour homme à manquer de parole
En faveur d’un caprice où s’obstine une folle ?
Va, fais venir Florame ; à ses yeux tu verras
Que pour lui mon pouvoir ne s’épargnera pas,
Que je maltraiterai Daphnis en sa présence
D’avoir pour son amour si peu de complaisance.
Qu’il vienne seulement voir un père irrité,
Et joindre sa prière à mon autorité ;
Et lors, soit que Daphnis y résiste ou consente,
Crois que ma volonté sera la plus puissante.

Célie.

Croyez que nous tromper ce n’est pas votre mieux.

Géraste.

Me foudroie en ce cas la colère des cieux !