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ACTE III, SCÈNE VIII, 481

Ne vous peut, en revanche, offrir rien que ma vie :
Mon sang est le seul bien qui me reste en ces lieux,
Trop heureux de le perdre en servant vos beaux yeux !
Mais si mon astre un jour, changeant son influence,
Me donne un accès libre aux lieux de ma naissance,
Vous verrez que ce choix n’est pas fort inégal,
Et que, tout balancé, je vaux bien mon rival.
Mais, avec ces douceurs, permettez-moi de craindre
Qu’un père et ce rival ne veuillent vous contraindre.

Isabelle

N’en ayez point d’alarme, et croyez qu’en ce cas
L’un aura moins d’effet que l’autre n’a d’appas.
Je ne vous dirai point où je suis résolue :
Il suffit que sur moi je me rends absolue.
Ainsi tous les projets sont des projets en l’air.
Ainsi…

Matamore

xxxJe n’en puis plus : il est temps de parler.

Isabelle

Dieux ! on nous écoutoit.

Clindor

xxxxxxxxxxxxxxxxxx C’est notre capitaine :
Je vais bien l’apaiser ; n’en soyez pas en peine.


1.Var. Vous verrez que ce choix n’est pas tant inégal. (1639-57) 2.Var. Et que, tout balancé, je vaux bien un rival. (1639) 3.Var. Cependant, mon souci, permettez-moi de craindre. (1639-57) 4.Var. J’en sais bien le remède, et croyez qu’en ce cas. (1639-57) 5. Var. Il suffit que sur moi je me rende absolue. (1639) 6.Var. Que leurs plus grands efforts sont des efforts en l’air, Et que.... MAT. C’est trop souffrir : il est temps de parler. (1639-57) Var. Ainsi tous leurs projets sont des projets en l’air. (1660-63) 7. Dans l’édition de 1692, on lit à la suite de ce vers : Isabelle rentre.

CORNEILLE. II 3l