Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CINNA.

Jamais plus d’assassins, ni de conspirateurs[1] :
Vous avez trouvé l’art d’être maître des cœurs.
Rome, avec une joie et sensible et profonde, 1765
Se démet en vos mains de l’empire du monde ;
Vos royales vertus lui vont trop[2] enseigner
Que son bonheur consiste à vous faire régner :
D’une si longue erreur pleinement affranchie,
Elle n’a plus de vœux que pour la monarchie, 1770
Vous prépare déjà des temples, des autels,
Et le ciel une place entre les immortels ;
Et la postérité, dans toutes les provinces,
Donnera votre exemple aux plus généreux princes.

AUGUSTE.

J’en accepte l’augure, et j’ose l’espérer : 1775
Ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer !
Qu’on redouble demain les heureux sacrifices
Que nous leur offrirons sous de meilleurs auspices ;
Et que vos conjurés entendent publier
Qu’Auguste a tout appris, et veut tout oublier. 1780

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.
  1. Nullis amplius insidiis ab ullo petitus est. (P. 375.)
  2. L’édition de 1682 porte, par erreur, tout, pour trop.