Jamais plus d’assassins, ni de conspirateurs[1] :
Vous avez trouvé l’art d’être maître des cœurs.
Rome, avec une joie et sensible et profonde,
Se démet en vos mains de l’empire du monde ;
Vos royales vertus lui vont trop[2] enseigner
Que son bonheur consiste à vous faire régner :
D’une si longue erreur pleinement affranchie,
Elle n’a plus de vœux que pour la monarchie,
Vous prépare déjà des temples, des autels,
Et le ciel une place entre les immortels ;
Et la postérité, dans toutes les provinces,
Donnera votre exemple aux plus généreux princes.
J’en accepte l’augure, et j’ose l’espérer :
Ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer !
Qu’on redouble demain les heureux sacrifices
Que nous leur offrirons sous de meilleurs auspices ;
Et que vos conjurés entendent publier
Qu’Auguste a tout appris, et veut tout oublier.