Et je ne voudrois pas qu’on pût me reprocher
De servir un brave homme au prix d’un bien si cher.
Et s’il est son amant ?
Ce que j’ai fait pour lui vaut bien qu’il me défère ;
Sinon, il a du cœur, il en sait bien les lois,
Et je suis résolu de défendre son choix.
Tandis, pour un moment trêve de raillerie,
Je veux entretenir un peu ma rêverie.
Merveille qui m’as enchanté,
Portrait à qui je rends les armes,
As-tu bien autant de bonté
Comme tu me fais voir de charmes ?Hélas ! au lieu de l’espérer,
Je ne fais que me figurer
Que tu te plains à cette belle,
Que tu lui dis mon procédé,
[1] infidèle
Et que je te fusSitôt que je t’eus possédé.
Garde mieux le secret que moi,
Daigne en ma faveur te contraindre :
Si j’ai pu te manquer de foi[2],
C’est m’imiter que de t’en plaindre.Ta colère en me punissant
Te fait criminel d’innocent ;
Sur toi retombent les vengeances[3]