Qu’elle n’osa jamais les faire revenir.
Ayant régné sept ans, son ardeur militaire[1]
Ralluma cette guerre où succomba son frère :
Il attaqua le Parthe, et se crut assez fort
Pour en venger sur lui la prison et la mort.
Jusque dans ses États il lui porta la guerre ;
Il s’y fit partout craindre à l’égal du tonnerre ;
Il lui donna bataille, où mille beaux exploits…
Je vous achèverai le reste une autre fois,
Un des princes survient.
Scène II.
Vous pouvez, comme lui, me rendre un bon office.
Dans l’état où je suis, triste et plein de souci,
Si j’espère beaucoup, je crains beaucoup aussi.
Un seul mot aujourd’hui, maître de ma fortune,
M’ôte ou donne à jamais le sceptre et Rodogune,
Et, de tous les mortels, ce secret révélé
Me rend le plus content ou le plus désolé.
Je vois dans le hasard tous les biens que j’espère,
Et ne puis être heureux sans le malheur d’un frère ;
- ↑ Var. Ayant régné sept ans sans trouble et sans alarmes,
La soif de s’agrandir lui fait prendre les armes :
Il attaque le Parthe, et se croit assez fort
Pour venger de son frère et la prise et la mort.
Jusque dans ses États il lui porte la guerre ;
Il s’y fait partout craindre à l’égal du tonnerre ;
Il lui donne bataille, où mille beaux exploits…. (1647-56) - ↑ Les éditions de 1682 et de 1692 donnent : Il se veut retirer ; mais les premiers mots de la scène suivante montrent que c’est une faute.