Ses yeux savent ravir, son discours sait charmer ;
Et si j’étois César, je la voudrois aimer[1].
Comme a-t-elle reçu les offres de ma flamme ?
Comme n’osant la croire, et la croyant dans l’âme ;
Par un refus modeste et fait pour inviter,
Elle s’en dit indigne, et la croit mériter.
En pourrai-je être aimé ?
Elle qui de vous seul attend son diadème,
Qui n’espère qu’en vous ! douter de ses ardeurs,
Vous qui pouvez la mettre au faîte des grandeurs[2] !
Que votre amour sans crainte à son amour prétende :
Au vainqueur de Pompée il faut que tout se rende ;
Et vous l’éprouverez. Elle craint toutefois
L’ordinaire mépris que Rome fait des rois,
Et surtout elle craint l’amour de Calphurnie ;
Mais l’une et l’autre crainte à votre aspect bannie,
Vous ferez succéder un espoir assez doux,
Lorsque vous daignerez lui dire un mot pour vous.
Allons donc l’affranchir[3] de ces frivoles craintes,
Lui montrer de mon cœur les sensibles atteintes ;
Allons, ne tardons plus.
Sachez que Cornélie est en votre pouvoir ;