ce prince, et n’ai quelque raison
De courir en aveugle à qui prendra son nom.
Donc, pour ôter tout doute à cette populace,
Nous enverrons sa tête au milieu de la place.
Mais si vous la coupez dedans votre palais,
Ces obstinés mutins ne le croiront jamais,
Et, sans que pas un d’eux à son erreur renonce,
Ils diront qu’on impute un faux nom à Léonce,
Qu’on en fait un fantôme afin de les tromper,
Prêts à suivre toujours qui voudra l’usurper.
Lors nous leur ferons voir ce billet de Maurice.
Ils le tiendront pour faux, et pour un artifice.
Seigneur, après vingt ans vous espérez en vain
Que ce peuple ait des yeux pour connaître sa main.
Si vous voulez calmer toute cette tempête,
Il faut en pleine place abattre cette tête,
Et qu’il dise, en mourant, à ce peuple confus :
« Peuple, n’en doute point, je suis Héraclius. »
Il le faut, je l’avoue ; et déjà je destine
À ce même échafaud l’infâme Léontine.
Mais si ces insolents l’arrachent de nos mains ?
Qui l’osera, Seigneur ?
Ce peuple que je crains.