Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE V



Scène première


Héraclius

Quelle confusion étrange
De deux princes fait un mélange
Qui met en discord deux amis !
Un père ne sait où se prendre,
Et plus tous deux s’osent défendre
Du titre infâme de son fils,
Plus eux-mêmes cessent d’entendre
Les secrets qu’on leur a commis.
Léontine avec tant de ruse
Ou me favorise ou m’abuse,
Qu’elle brouille tout notre sort ;
Ce que j’en eus de connaissance
Brave une orgueilleuse puissance
Qui n’en croit pas mon vain effort,
Et je doute de ma naissance
Quand on me refuse la mort.
Ce fier tyran qui me caresse
Montre pour moi tant de tendresse
Que mon cœur s’en laisse alarmer ;
Lorsqu’il me prie et me conjure,