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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/253

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Héraclius

Peut-être en vous par là s’explique la nature,
Mais, Prince, votre sort n’en sera pas moins doux.
Si l’empire est à moi, Pulchérie est à vous.
Puisque le père est mort, le fils est digne d’elle.

à Léontine.

Terminez donc, Madame, enfin notre querelle.

Léontine

Mon témoignage seul peut-il en décider ?

Martian

Quelle autre sûreté pourrions-nous demander ?

Léontine

Je vous puis être encor suspecte d’artifice.
Non, ne m’en croyez pas : croyez l’impératrice.
à Pulchérie, lui donnant un billet.
Vous connaissez sa main, Madame, et c’est à vous
Que je remets le sort d’un frère et d’un époux.
Voyez ce qu’en mourant me laissa votre mère.

Pulchérie

J’en baise en soupirant le sacré caractère.

Léontine

Apprenez d’elle enfin quel sang vous a produits,
Princes.

Héraclius

Qui que je sois, c’est à vous que je suis.

Pulchérie, lit.

Billet de Constantine.
« Parmi tant de malheurs mon bonheur est étrange :
Après avoir donné son fils au lieu du mien ;
Léontine à mes yeux, par un second échange,
Donne encore à Phocas mon fils au lieu du sien.