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ACTE III

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Scène I

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Prusias, Flaminius, Laodice


Prusias. Reine, puisque ce titre a pour vous tant de charmes,
Sa perte vous devrait donner quelques alarmes :
Qui tranche trop du roi ne règne pas longtemps.

Laodice. J’observerai, seigneur, ces avis importants ;
Et, si jamais je règne, on verra la pratique
D’une si salutaire et noble politique.

Prusias. Vous vous mettez fort mal au chemin de régner.

Laodice. Seigneur, si je m’égare, on peut me l’enseigner.

Prusias. Vous méprisez trop Rome, et vous devriez faire
Plus d’estime d’un roi qui vous tient lieu de père.

Laodice. Vous verriez qu’à tous deux je rends ce que je doi,
Si vous vouliez mieux voir ce que c’est qu’être roi.
Recevoir ambassade en qualité de reine,
Ce serait à vos yeux faire la souveraine,