Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/602

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Et sous mon désespoir rangeant sa tyrannie…

Arsinoé. Vous voulez donc enfin régner en Bithynie ?
Et, dans cette fureur qui vous trouble aujourd’hui,
Le roi pourra souffrir que vous régniez pour lui ?

Laodice. J’y régnerai, madame, et sans lui faire injure.
Puisque le roi veut bien n’être roi qu’en peinture,
Que lui doit importer qui donne ici la loi,
Et qui règne pour lui, des Romains ou de moi ?
Mais un second otage entre mes mains se jette.


Scène VIII

.
Arsinoé, Laodice, Attale, Cléone
.


Arsinoé. Attale, avez-vous su comme ils ont fait retraite ?

Attale. Ah ! madame !

Arsinoé. Parlez.

Attale. Tous les dieux irrités
Dans les derniers malheurs nous ont précipités.
Le prince est échappé.

Laodice. Ne craignez plus, madame ;
La générosité déjà rentre en mon âme.

Arsinoé. Attale, prenez-vous plaisir à m’alarmer ?

Attale. Ne vous flattez point tant que de le présumer.
Le malheureux Araspe, avec sa faible escorte,