M’avouera le premier que je l’ai bien servi.
Scène II.
Que voulez-vous enfin, Madame, que j’espère ?
Qu’ordonnez-vous de moi ?
Qu’ordonnes-tu de lui ? prononce ton arrêt.
Toujours d’un imposteur prendrez-vous l’intérêt ?
Veux-tu suivre toujours le conseil tyrannique
D’un traître qui te livre à la haine publique ?
Qu’en faveur de ce fourbe à tort vous m’accusez !
Je vous offre sa grâce, et vous la refusez.
Il ne faut point de grâce à qui se voit sans crime ;
Et tes yeux, malgré toi, ne te font que trop voir
Que c’est à lui d’en faire, et non d’en recevoir.
Ne t’obstine donc plus à t’aveugler toi-même :
Soit tel que je t’aimois, si tu veux que je t’aime ;
Sois tel que tu parus quand tu conquis Milan :
J’aime encore son vainqueur, mais non pas son tyran.
Rends-toi cette vertu pleine, haute, sincère,
Qui t’affermit si bien au trône de mon frère ;
Rends-lui du moins son nom, si tu me rends ton cœur.