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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/436

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SERTORIUS.



Scène III.

Sertorius, Perpenna, Aufide.
PERPENNA, à Aufide

Dieux ! Qui peut faire ainsi disparaître la reine ? </poem>

AUFIDE, à Perpenna

Lui-même a quelque chose en l’âme qui le gêne,
Seigneur ; et notre abord le rend tout interdit.

Sertorius.

De Pompée en ces lieux savez-vous ce qu’on dit ?
L’avez-vous mis fort loin au delà de la porte ?

Perpenna.

Comme assez près des murs il avoit son escorte,
Je me suis dispensé de le mettre plus loin.
Mais de votre secours, Seigneur, j’ai grand besoin.
Tout son visage montre une fierté si haute…

Sertorius.

Nous n’avons rien conclu, mais ce n’est pas ma faute ;
Et vous savez…

Perpenna.

Et vous savez…Je sais qu’en de pareils débats…

Sertorius.

Je n’ai point cru devoir mettre les armes bas :
Il n’est pas encor temps.

Perpenna.

Il n’est pas encor temps.Continuez, de grâce ;
Il n’est pas encor temps que l’amitié se lasse.

Sertorius.

Votre intérêt m’arrête autant comme le mien :
Si je m’en trouvois mal, vous ne seriez pas bien.

Perpenna.

De vrai, sans votre appui je serois fort à plaindre ;
Mais je ne vois pour vous aucun sujet de craindre.