Et malgré cet amour que j’ai laissé trop croître,
Vous direz à la Reine…
Eh bien ! Je lui dirai ?
Rien, Seigneur, rien encor ; demain j’y penserai.
Toutefois la colère où s’emporte son âme
Pourroit dès cette nuit commencer quelque trame.
Vous lui direz, Seigneur, tout ce que vous voudrez ;
Et je suivrai l’avis que pour moi vous prendrez.
Je vous admire et plains.
Que j’ai l’âme accablée !
Je partage les maux dont je la vois comblée.
Adieu : j’entre un moment pour calmer son chagrin,
Et me rendrai chez vous à l’heure du festin.
Scène IV.
Ce maître si chéri fait pour vous des merveilles :
Votre flamme en reçoit des faveurs sans pareilles !
Son nom seul, malgré lui, vous avoit tout volé,
Et la Reine se rend sitôt qu’il a parlé.
Quels services faut-il que votre espoir hasarde,
Afin de mériter l’amour qu’elle vous garde ?
Et dans quel temps, seigneur, purgerez-vous ces lieux
De cet illustre objet qui lui blesse les yeux ?
Elle n’est point ingrate ; et les lois qu’elle impose,
Pour se faire obéir, promettent peu de chose ;