Soyez sûr de nouveau que je consens à tout.
Adieu.
Scène IV[1].
Que fait de mon destin la triste incertitude,
Seigneur ? et cet espoir que vous m’avez donné
Vous fera-t-il aimer d’en être importuné ?
Je suis Carthaginoise, et d’un sang que vous-même
N’avez que trop jugé digne du diadème :
Jugez par là l’excès de ma confusion
À me voir attachée au char de Scipion ;
Et si ce qu’entre nous on vit d’intelligence
Ne vous convaincra point d’une indigne vengeance,
Si vous écoutez plus de vieux ressentiments
Que le sacré respect de vos derniers serments.
Je fus ambitieuse, inconstante et parjure[2] :
Plus votre amour fut grand, plus grande en est l’injure ;
Mais plus il a paru, plus il vous fait de lois
Pour défendre l’honneur de votre premier choix ;
Et plus l’injure est grande, et d’autant mieux éclate
La générosité de servir une ingrate
Que votre bras lui-même a mise hors d’état
D’en pouvoir dignement reconnoître l’éclat.
Cessez de vous en faire une fausse impuissance :