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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 7.djvu/121

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ATTILA.
TRAGÉDIE.

ACTE I.



Scène PREMIÈRE.

ATTILA, OCTAR.
ATTILA.

Ils ne sont pas venus, nos deux rois ? qu’on leur die
Qu’ils se font trop attendre, et qu’Attila s’ennuie ;
Qu’alors que je les mande ils doivent se hâter.

OCTAR.

Mais, Seigneur, quel besoin de les en consulter ?
Pourquoi de votre hymen les prendre pour arbitres,5
Eux qui n’ont de leur trône ici que de vains titres.
Et que vous ne laissez au nombre des vivants
Que pour traîner partout deux rois pour vos suivants ?

ATTILA.

J’en puis résoudre seul, Octar, et les appelle,
Non sous aucun espoir de lumière nouvelle :10
Je crois voir avant eux ce qu’ils m’éclairciront,
Et m’être déjà dit tout ce qu’ils me diront ;
Mais de ces deux partis lequel que je préfère.
Sa gloire est un affront pour l’autre, et pour son frère ;
Et je veux attirer d’un si juste courroux10