Les morts les mieux vengés ne ressuscitent point,
Et de tout l’univers la fureur éclatante
En consoleroit mal et la sœur et l’amante.
Que faire donc, ma sœur ?
Votre asile est ouvert.
Quel asile ?
Vos jours en sûreté dans les bras de Mandane,
Sans plus rien craindre…
C’est elle qui m’ordonne avec tranquillité
Aux yeux de ma princesse une infidélité !
Doit-on être fidèle aux dépens de sa vie ?
Mais vous ne m’aidez point à le persuader,
Vous qui d’un seul regard pourriez tout décider ?
Madame, ses périls ont-ils de quoi vous plaire ?
Et tandis qu’à mes yeux vous donnez tout mon bien,
C’est tout ce que je puis que de ne dire rien.
Forcez-le, s’il se peut, au nœud que je déteste ;
Je vous laisse en parler, dispensez-moi du reste :
Je n’y mets point d’obstacle, et mon esprit confus…
C’est m’expliquer assez : n’exigez rien de plus.