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AIA

AIABUTIPITA. s. m. Arbrisseau du Bresil, de la hauteur de cinq ou six palmes. Il porte un fruit noir, semblable aux amandes, dont on tire une huile de mesme couleur. Les Sauvages se servent d’ordinaire de cette huile pour frotter les membres de ceux à qui quelque mal a osté les forces.

AID

AIDANCE. s. f. Vieux mot. Aide, secours.

Et vous li serez en aidance.

AIDE. s. m. Il se dit de celuy qui soulage quelqu’un dans son employ ; & on le dit en diverses fonctions. Dans l’Art Militaire on appelle Aide de Camp, Celuy qui reçoit & porte les ordres des Officiers Generaux, selon les diverses occasions où il est necessaire de se servir de luy dans le Camp. On appelle Aide-Major, Celuy qui soulage le Major dans ses fonctions, ou qui les remplit en son absence. Il n’y a qu’un seul Major pour les quatre Compagnies des Gardes du Corps, & il a sous luy deux Aides-Majors. Il en est de mesme de chaque Place de guerre, qui n’a qu’un Major, à qui plus ou moins d’Aides-Majors répondent, selon qu’elle est plus ou moins importante. Les Regimens de Cavalerie n’ont qu’un seul Aide-Major, & ceux d’Infanterie en ont deux, c’est-à-dire, un Aide-Major pour chaque Regiment de Cavalerie, & deux pour chacun de ceux d’Infanterie. Le Regiment des Gardes en a quatre.

Aides. s. f. p. Terme de manege. Les secours & les soustiens que le cavalier tire des effets doux & moderez de la bride, de l’éperon, du caveçon, du poinçon, de la gaule, de l’action des jambes, du mouvement des cuisses, & du son de la langue. Ce sont les termes dont M. Guillet se sert pour expliquer ce que c’est que les Aides. Ainsi on dit d’un cheval, qu’Il connoist, qu’il prend finement les Aides, qu’il obéit, qu’il répond aux Aides.

On dit aussi qu’Un cheval a les Aides fines, pour dire, qu’Il prend les Aides avec beaucoup de facilité & une grande vigueur.

On dit encore qu’Un Cavalier donne les Aides extrememnt fines, pour dire, qu’Il anime le cheval à propos, & qu’il le soustient à point nommé, pour luy faire marquer ses temps & ses mouvemens avec justesse.

AIDER. v. a. C’est encore un terme de Manege, qui signifie, Soustenir ou secourir un cheval, pour contribuer à le faire travailler à propos, en sorte qu’il marque ses temps avec justesse. On dit dans ce sens, Aider un cheval du talon droit, de la resne droite, de la jambe droite.

AIE

AIE. s. f. Vieux mot. Aide

Que ja ne vous faudroit d’aie.

AIG

AIGLE. s. f. Oiseau de rapine, grand & fort, & qui vole avec beaucoup de rapidité. Les Aigles ont les jambes jaunes, courtes & couvertes d’écailles. Leur bec est long, noir par le bout, bleüastre par le milieu, & crochu comme leurs ongles qui sont fort grands. Elles ont ordinairement leur plumage chastain, brun, roux & blanc, & regardent fixement le Soleil ; ce qui est cause qu’on appelle de bons yeux, des yeux d’Aigle.

AIGLE-BLANC. Ordre de Chevalerie de Pologne. Uladislaüs V. surnommé Lokter, l’institua en 1325. lors qu’il maria son fils Casimir le Grand avec Anne fille du Duc de Lithuanie. Ceux qui estoient de cet Ordre, portoient une chaisne d’or à un Aigle couronné d’argent, & pendant sur l’estomac. Ce qui obligea de prendre l’Aigle pour enseigne de cet Ordre, fut un nid d’Aiglons que trouverent les premiers Rois de Pologne, en faisant creuser les fondemens de la Ville de Gnesne.

AIGLETTES. s. f. p. Terme dont on se sert dans le Blason, quand il y a plusieurs Aigles dans un écu. Elles y paroissent avec bec & jambes, & sont fort souvent becquées & membrées d’une autre couleur, ou d’un autre metal que le gros du corps.

AIGLURE. s. f. Terme de Fauconnerie. Taches rousses semées sur le dessus du corps de l’oiseau, & dont son plumage est tout bigarré.

AIGRE de cetre. s. m. Breuvage aigret qu’on fait avec du citron & du sucre.

AIGREFIN. m. Espece de gros merlan, qui est un poisson de mer. On l’appelle en Latin Jecorarius.

AIGREMOINE. s. m. Plante fort connuë, qu’on nomme dans les Boutiques Agrimonia ou Eupatoria, à cause de son Inventeur, qu’on appelloit Eupator. Elle a d’excellentes qualitez, qui font qu’on s’en sert dans les tisanes. Elle est abstersive, ouvre les obstructions du foye, & remedie à toutes sortes de flux de ventre, & aux ardeurs d’urine.

AIGRETTE. s. f. Espece de petit Heron blanc dont la voix est aigre, & qui frequente le bord des rivieres. Belon qui a fait la description de cet oiseau, dit qu’il a le bec long, droit & pointu, que son col est long & courbé, que ses jambes, qu’il a longues, sont de couleur cendrée & ses pieds noirs & grands, & que sur le dos & à costé des ailes, il a des plumes blanches, fines & déliées. Ces plumes-là sont fort cheres.

AIGU. adj. Il se joint à Angle en terme de Geometrie ; & quand on dit Angle aigu, on entend un angle qui a moins de quatre-vingt-dix degrez. On appelle aussi Triangle aigu, le triangle dont les trois angles sont aigus.

AIGUADE. s. f. Vieux terme de Marine, qui a esté en usage, pour signifier le renouvellement de provision d’eau douce, quand dans un voyage de long cours on pouvoit descendre enquelque lieu propre pour le faire. Ce n’est plus qu’en Levant qu’on dit encore, Faire aiguade, pour dire, Faire de l’eau.

Aiguade se dit aussi du lieu où les Vaisseaux envoyent l’équipage faire de l’eau.

AIGUAIL. s. m. Parmy les Chasseurs, c’est la rosée qui tombe le matin dans les bois, dans les prez & dans les campagnes sur la verdure. Ainsi l’on dit que les chiens d’Aiguail ne valent rien dans le haut du jour, & que les chiens du haut jour ne sont pas bons dans l’Aiguail.

AIGUE. s. f. Vieux mot. Eau.

AIGUE-MARINE. s. f. Pierre precieuse qui naist le long des Costes, & à laquelle le flux & reflux donne sa couleur, qui est d’un vert de mer. Cette pierre est aussi dure que l’Ametyste Orientale.

AIGUILLE. s. f. Terme de Marine. Partie de l’éperon d’un Vaisseau, qui est comprise entre la Gorgere & les Porte-vergues. C’est aussi la partie qui fait une grande saillie en mer.

On appelle Aiguilles de Tré ou de Trevier, les aiguilles dont on se sert pour coudre les voiles. Il y en a de trois sortes. Aiguilles de cousture, c’est-à-dire, de ce qu’on a calfaté dans la distance qui se


Tome III. C