Page:Corneille - Horace, 1641.djvu/19

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Vous serez toute nôtre, et votre esprit remis
N’aura plus rien à perdre au camp des ennemis.


CAMILLE.

Donnez-moi des conseils qui soient plus légitimes,
Et plaignez mes malheurs sans m’ordonner des crimes.
Quoiqu’à peine à mes maux je puisse résister,
J’aime mieux les souffrir que de les mériter.


JULIE.

Quoi ! Vous appelez crime un change raisonnable ?


CAMILLE.

Quoi ! Le manque de foi vous semble pardonnable ?


JULIE.

Envers un ennemi qui peut nous obliger ?


CAMILLE.

D’un serment solennel qui peut nous dégager ?


JULIE.

Vous déguisez en vain une chose trop claire :
Je vous vis encore hier entretenir Valère ;
Et l’accueil gracieux qu’il recevait de vous
Lui permet de nourrir un espoir assez doux.