Page:Corneille - Horace, 1641.djvu/79

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Aussi le reçoit-il, peu s’en faut, sans défense,
Et son trépas de Rome établit la puissance.

Le vieil HORACE.

Ô mon fils ! Ô ma joie ! Ô l’honneur de nos jours !
Ô d’un état penchant l’inespéré secours !
Vertu digne de Rome, et sang digne d’Horace !
Appui de ton pays, et gloire de ta race !
Quand pourrai-je étouffer dans tes embrassements
L’erreur dont j’ai formé de si faux sentiments ?
Quand pourra mon amour baigner avec tendresse
Ton front victorieux de larmes d’allégresse ?


VALÈRE.

Vos caresses bientôt pourront se déployer :
Le roi dans un moment vous le va renvoyer,
Et remet à demain la pompe qu’il prépare
D’un sacrifice aux dieux pour un bonheur si rare ;
Aujourd’hui seulement on s’acquitte vers eux
Par des chants de victoire et par de simples vœux.
C’est où le roi le mène, et tandis il m’envoie
Faire office vers vous de douleur et de joie ;
Mais cet office encor n’est pas assez pour lui ;
Il y viendra lui-même, et peut-être aujourd’hui :
Il croit mal reconnaître une vertu si pure,
Si de sa propre bouche il ne vous en assure,