Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/103

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CHAPITRE X.

qu’il faut se garder de la superfluité des paroles.


Fuis l’embarras du monde autant qu’il t’est possible :
ces entretiens du siècle ont trop d’inanité,
et la paix y rencontre un obstacle invincible,
lors même qu’on s’y mêle avec simplicité.

Soudain l’âme est souillée, et le cœur fait esclave
des vains amusements qu’ils savent nous donner ;
leur force est merveilleuse, et pour un qui les brave
mille à leurs faux appas se laissent enchaîner.

Leur amorce flatteuse a l’art de nous surprendre ;
le poison qu’elle glisse est aussitôt coulé ;
et je voudrois souvent n’avoir pu rien entendre,
ou n’avoir vu personne, ou n’avoir point parlé.