Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/133

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et cette patience en vertus si féconde
jamais à s’exercer ne trouveroit de lieu.

La sagesse divine autrement en ordonne ;
rien n’est ni tout bon ni tout beau ;
et Dieu nous forme ainsi pour n’exempter personne
de porter l’un de l’autre à son tour le fardeau.

Aucun n’est sans défaut, aucun n’est sans foiblesse,
aucun n’est sans besoin d’appui,
aucun n’est sage assez de sa propre sagesse,
aucun n’est assez fort pour se passer d’autrui.

Il faut donc s’entr’aimer, il faut donc s’entr’instruire,
il faut donc s’entre-secourir,
il faut s’entre-prêter des yeux à se conduire,
il faut s’entre-donner une aide à se guérir.

Plus les revers sont grands, plus la preuve est facile
à quel point un homme est parfait ;