Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/145

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se relâche souvent, souvent tombe à demi,
et n’est jamais si fort qu’il soit inébranlable,
que sera-ce de ceux dont le cœur languissant,
ou rarement en soi forme un projet semblable,
ou le laisse flotter et s’éteindre en naissant ?

C’est un chemin qui monte entre des précipices :
il n’est rien plus aisé que de l’abandonner ;
et souvent c’est assez pour nous en détourner
que le relâchement des moindres exercices.
Le bon propos du juste a plus de fondement
en la grâce de Dieu qu’au propre sentiment.
Quelque dessein qu’il fasse, en elle il se repose :
à moins d’un tel secours nous travaillons en vain ;
quoi que nous proposions, c’est Dieu seul qui dispose,
et pour trouver sa voie, homme, il te faut sa main.

Laisse là quelquefois l’exercice ordinaire
pour faire une action pleine de piété ;
tu pourras y rentrer avec facilité
si tu n’en es sorti que pour servir ton frère ;