Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/158

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en promenant partout tes yeux avidement ?
Et quand d’une seule ouverture
ils verroient toute la nature,
que seroit-ce pour toi qu’un vain amusement ?

Lève les yeux au ciel, et par d’humbles prières
tire des mains de Dieu ces faveurs singulières
qui purgent tes péchés et tes déréglements :
laisse les vanités mondaines
en abandon aux âmes vaines,
et ne porte ton cœur qu’à ses commandements.

Ferme encore une fois, ferme sur toi ta porte,
et d’une voix d’amour languissante, mais forte,
appelle cet objet de tes plus doux souhaits :
entretiens-le dans ta cellule
de la vive ardeur qui te brûle,
et ne crois point ailleurs trouver la même paix.

Tâche à n’en point sortir qu’il ne soit nécessaire ;
n’écoute, si tu peux, aucun bruit populaire,
ton calme en deviendra plus durable et meilleur :
sitôt que tes sens infidèles
ouvrent ton oreille aux nouvelles,
ils font entrer par là le trouble dans ton cœur.