Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/177

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et forme une aveugle langueur
de la stupidité de l’âme
et de la dureté du cœur.

Règle, règle mieux tes pensées,
mets plus d’ordre en tes actions,
réunis tes affections
vagabondes et dispersées :
pense, agis, aime incessamment,
comme si déjà ce moment
étoit celui d’en rendre compte,
et ne devoit plus différer
ta gloire éternelle ou ta honte,
qu’autant qu’il faut pour expirer.

Qui prend soin de sa conscience
ne considère dans la mort
que la porte aimable d’un sort
digne de son impatience.
L’horrible pâleur de son teint,
les hideux traits dont on la peint,
n’ont pour ses yeux rien de sauvage,
et ne font voir à leur clarté
que la fin d’un triste esclavage
et l’entrée à la liberté.

Crains le péché, si tu veux vivre
d’une vie heureuse et sans fin,
et non pas ce commun destin