Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/179

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mais tel les étale à grand bruit,
dont la bouche devient muette
quand il en faut montrer le fruit.

Si la mort te semble un passage
si dur, si rempli de terreur,
le péril qui t’en fait horreur
peut croître à vivre davantage.
Heureux l’homme dont en tous lieux
son image frappe les yeux,
que chaque moment y prépare,
qui la regarde comme un prix,
et de soi-même se sépare
pour n’en être jamais surpris !

Qu’un saint penser t’en entretienne
quand un autre rend les abois :
tu seras tel que tu le vois,
et ton heure suivra la sienne.
Aussitôt que le jour te luit,
doute si jusques à la nuit
ta vie étendra sa durée ;
et la nuit reçois le sommeil,