Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/205

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Oh ! qu’il est doux de voir une ferveur divine
dans les religieux nourrir la sainteté !
Qu’on admire avec joie en eux la fermeté
et de l’obéissance et de la discipline !
Qu’il est dur au contraire et scandaleux d’en voir
s’égarer chaque jour du cloître et du devoir,
divaguer en désordre, et s’empresser d’affaires,
désavouer l’habit par l’inclination,
et pour des embarras un peu trop volontaires
négliger les emplois de leur vocation !

Souviens-toi de tes vœux, et pense à quoi t’engage
ce vertueux projet dont ton âme a fait choix ;
mets-toi devant les yeux un Jésus-Christ en croix,
et jusques en ton cœur fais-en passer l’image :
à l’aspect amoureux de ce mourant Sauveur
combien dois-tu rougir de ton peu de ferveur,
et du peu de rapport de ta vie à sa vie !
Et quand il te dira : " Je t’appelois aux cieux,
je t’ai mis en la voie, et tu l’as mal suivie, "
combien doivent couler de larmes de tes yeux !

Oh ! qu’un religieux heureusement s’exerce