Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/252

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par un saint entretien Jésus à sa foiblesse !
Oh ! qu’on a de prudence alors qu’on a l’adresse,
quand il entre au dedans, de l’y bien retenir !
Pour l’attirer chez toi, rends ton âme humble et pure ;
sois paisible et dévot, pour l’y voir arrêté ;
sa demeure avec nous au zèle se mesure,
et la dévotion assure
ce que gagne l’humilité.

Mais parmi les douceurs qu’on goûte à l’embrasser
il ne faut qu’un moment pour nous ravir sa grâce :
pencher vers ces faux biens que le dehors entasse,
c’est de ton propre cœur toi-même le chasser.
Que si tu perds l’appui de sa main redoutable,
où pourra dans tes maux ton âme avoir recours ?
Où prendra-t-elle ailleurs un appui véritable,
et qui sera l’ami capable
de te prêter quelque secours ?

Aime : pour vivre heureux il te faut vivre aimé,
il te faut des amis qui soient dignes de l’être ;
mais si par-dessus eux tu n’aimes ce grand maître,
ton cœur d’un long ennui se verra consumé.
Crois-en ou ta raison ou ton expérience :
toutes deux te diront qu’il n’est point d’autre bien,