Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/264

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Soit que j’aie avec moi toujours des gens de bien,
de fidèles amis, ou de vertueux frères,
soit que des beaux traités les conseils salutaires,
soit que les livres saints me servent d’entretien,
qu’en hymnes tout un chœur autour de moi résonne
ces frères, ces amis, ces livres et ce chœur,
tout cela n’a pour moi ni force ni saveur,
lorsqu’à ma pauvreté la grâce m’abandonne ;
et l’unique remède en cette extrémité
c’est une patience égale au mal extrême,
une abnégation parfaite de moi-même,
pour accepter de Dieu toute la volonté.

Je n’ai point vu d’âme si sainte,
d’âme si fortement atteinte,
de religieux si parfait,
qui n’ait senti la grâce, en lui comme séchée,
n’y verser quelquefois aucun sensible attrait,
ou vu sa ferveur relâchée.

Aucun n’est éclairé de rayons si puissants,
aucune âme si haut ne se trouve ravie,