Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/289

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et tu braves partout le prince de l’enfer,
quand ton cœur à sa rage oppose une foi vive,
et ton front cette croix qui sut en triompher.

Résous-toi, résous-toi, mais d’un courage extrême,
en serviteur fidèle, à porter cette croix
où ton maître lui-même a rendu les abois,
pressé du seul amour qu’il avoit pour toi-même.
Te redirai-je encor qu’il te faut préparer
à mille et mille maux que force d’endurer
le cours de cette triste et misérable vie ?
Te redirai-je encor que le premier péché
en a semé partout une suite infinie,
qui te sauront trouver, où que tu sois caché ?

Je ne m’en lasse point : oui, c’est l’ordre des choses,
il n’est point de remède à ce commun malheur ;
tu te verras sans cesse accablé de douleur,
si tu ne peux souffrir, si tu ne t’y disposes.
Contemple de Jésus l’affreuse passion,
bois son calice amer avec affection,