Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/303

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si tu les confondois avec ce vil emploi,
ou si ta complaisance amoureuse de toi
n’avoit autre dessein que d’en faire parade.
Ces sources de lumière et de sincérité
dédaignent tout mélange avec la vanité,
et veulent de ton cœur les respects du silence :
tu les dois recevoir avec soumission,
et n’en peux profiter que par la violence
de ton affection.

Heureux l’homme dont la ferveur
obtient de toi cette haute faveur
que ta main daigne le conduire !
Heureux, ô Dieu, celui-là que ta voix
elle-même prend soin d’instruire
du saint usage de tes lois !

Cet inépuisable secours
adoucira pour lui ces mauvais jours
où tu t’armeras du tonnerre :
il verra lors son bonheur dévoilé,
et tant qu’il vivra sur la terre,
il n’y vivra point désolé.

Ma parole instruisoit dès l’enfance du monde :
prophètes, de moi seul vous avez tout appris ;
c’est moi dont la chaleur échauffoit vos esprits ;