Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/312

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sous cette même vérité,
je goûterai la pleine joie
et la parfaite liberté.

Je t’enseignerai donc toutes mes vérités ;
je t’illuminerai de toutes mes clartés,
pour ne te rien cacher de ce qui peut me plaire.
Tu verras les sentiers que doit suivre ta foi,
tu verras tout ce qu’il faut faire,
et si tu ne le fais, il ne tiendra qu’à toi.

Pense à tous tes péchés avec un plein regret,
avec un déplaisir et profond et secret ;
le repentir du cœur me tient lieu de victime :
dans le bien que tu fais, fuis la présomption,
et garde que la propre estime
ne corrompe le fruit de ta bonne action.

Tu n’es rien qu’un pécheur, dont la fragilité,
sujette aux passions, prend leur malignité,
et n’a jamais de soi que le néant pour terme :
elle y penche, elle y glisse, elle y tombe aisément ;
et plus ta ferveur se croit ferme,
plus prompte est sa défaite ou son relâchement.