Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/314

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et par qui des enfers les portes sont ouvertes :
fuis-le comme un extrême et souverain malheur ;
l’homme ne peut faire de pertes
qu’il ne doive souffrir avec moins de douleur.

Il est quelques esprits dont l’orgueil curieux
jusques à mes secrets les plus mystérieux
tâche à guinder l’essor de leur intelligence :
bouffis de leur superbe, ils en font tout leur but,
et laissent à leur négligence
étouffer les soucis de leur propre salut.

Comme ils n’ont point d’amour ni de sincérité,
comme ils ne sont qu’audace et que témérité,
moi-même j’y résiste, et j’aime à les confondre ;
et l’ordinaire effet de leur ambition,
c’est de n’y voir enfin répondre
que le péché, le trouble, ou la tentation.

N’en use pas comme eux, prends d’autres sentiments,
redoute ma colère, et crains mes jugements,
sans vouloir du très-haut pénétrer la sagesse :
au lieu de mon ouvrage examine le tien,
et revois ce que ta foiblesse