Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/335

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N’y mets aucun attachement ;
je te l’ai déjà dit, que telle est leur nature
qu’elles passent en un moment.

Dans ces heureux moments où ma grâce t’éclaire,
regarde avec humilité
quelle devient ta pauvreté
sitôt que cette grâce a voulu se soustraire.
Le grand progrès spirituel
n’est pas au goût continuel
des sensibles attraits dont elle te console,
mais à souffrir sans murmurer
les maux qu’elle te laisse alors qu’elle s’envole,
et ne te point considérer.

Bien qu’en ce triste état tout te nuise et te fâche,
bien qu’une importune langueur
éteigne presque ta vigueur,
ne permets pas pourtant que ton feu se relâche :
veille, prie, et ne quitte rien
de ce que tu faisois de bien
alors que tu sentois ta ferveur plus entière ;
fais enfin suivant ton pouvoir,
suivant ce qui te reste en l’esprit de lumière,
et tu rempliras ton devoir.