Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/365

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Qui n’obéit qu’à peine, et dans l’âme s’attriste
des ordres d’un supérieur,
fait bien voir que sa chair à son tour lui résiste
par un murmure intérieur ;
qu’il est mal obéi par cette vaine esclave,
qui se révolte, qui le brave,
et n’est jamais d’accord de ce qu’il lui prescrit :
obéis donc toi-même, et tôt et sans murmure,
si tu veux que ta chair à ton exemple endure
le frein que lui doit ton esprit.

Des assauts du dehors une âme tourmentée
triomphe tôt des plus ardents,
quand la rébellion de la chair mal domptée
ne ravage point le dedans ;
mais ils trouvent souvent de leur intelligence
l’amour-propre et la négligence,
qui leur font de toi-même un renfort contre toi ;
et cette âme n’a point d’ennemi plus à craindre
que cette même chair, quand elle ose se plaindre
de l’esprit qui lui fait la loi.