Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/40

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commandements ont fait taire cette juste défiance que j’avois de ma foiblesse ; et ce qui n’étoit sans eux qu’un effet d’une insupportable présomption, est devenu un devoir indispensable pour moi sitôt que je les ai reçus. Oserai-je avouer à votre sainteté qu’ils m’ont fait une douce violence, et que j’ai été ravi de pouvoir prendre cette occasion d’applaudir à nos muses, et de vous remercier pour elles des moments que vous avez autrefois ménagés en leur faveur parmi les occupations illustres où vous attachoient les importantes négociations que les souverains pontifes vos prédécesseurs avoient confiées à votre prudence ? Elles en reçoivent ce témoignage éclatant et cette preuve invincible, que non-seulement elles sont capables des vertus les plus éminentes et des emplois les plus hauts, mais qu’elles y disposent même et conduisent l’esprit qui les cultive, quand il en sait faire un bon usage. C’est une vérité qui brille partout dans ce précieux recueil de vers latins, où vous n’avez point voulu d’autre nom que celui d’ami des muses , et que ce