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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/419

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et ce que fuit le monde à l’égal des supplices,
c’étoit ce qu’avec joie ils couroient embrasser.

Ainsi qui de tes dons connoît bien la nature
n’en conçoit point d’égal à celui d’être à toi,
d’avoir ta volonté pour immuable loi,
d’accepter ses décrets sans trouble et sans murmure.
Il te fait sur lui-même un empire absolu ;
et quand ta providence ainsi l’a résolu,
il tombe sans tristesse au plus bas de la roue :
ce qu’il est sur un trône, il l’est sur un fumier,
humble dans les grandeurs, content parmi la boue,
et tel au dernier rang qu’un autre est au premier.

Son âme, de ta gloire uniquement charmée,
et maîtresse partout de sa tranquillité,
la trouve dans l’opprobre et dans l’obscurité,
comme dans les honneurs et dans la renommée.
Pour règle de sa joie il n’a que ton vouloir ;
partout sur toute chose il le fait prévaloir,
soit que ton bon plaisir l’élève, ou le ravale ;
et son esprit se plaît à le voir s’accomplir