Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/423

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Vois les pensers divers qui m’assiégent en foule ;
vois-en des légions contre moi se ranger ;
vois quel excès de crainte en mon âme se coule :
vois-la gémir et s’affliger.

Contre tant d’ennemis prête-moi tes miracles,
pour passer au travers sans en être blessé,
et donne-moi ta main pour briser les obstacles
dont tu me vois embarrassé.

Ne m’as-tu pas promis de leur faire la guerre ?
Ne m’as-tu pas promis de marcher devant moi,
et d’abattre à mes pieds ces tyrans de la terre,
qui pensent me faire la loi ?

Oui, tu me l’as promis, et de m’ouvrir les portes,
si jamais leurs fureurs me jetoient en prison,
et d’apprendre à ce cœur qu’enfoncent leurs cohortes
les secrets d’en avoir raison.

Viens donc tenir parole, et fais quitter la place
à ces noirs escadrons qu’arme et pousse l’enfer :
ta présence est leur fuite ; et leur montrer ta face,
c’est assez pour en triompher.

C’est là l’unique espoir que mon âme troublée