Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/446

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ne se point émouvoir pour des paroles vaines,
qui font bruit au dehors et ne sont que du vent,
et refuser l’oreille à la voix des sirènes,
dont tout le charme est décevant,

C’est un des grands secrets par qui l’âme, avancée
sous ta sainte conduite au bon et vrai sentier,
poursuit en sûreté la route commencée,
et se fait un bonheur entier.


CHAPITRE XXVIII.

contre les langues médisantes.


Mon fils, si quelques-uns forment des sentiments
qui soient à ton désavantage,
s’ils tiennent des discours, s’ils font des jugements
qui ternissent ta gloire et te fassent outrage,
ne t’en indigne point, n’en fais point le surpris :
quels que soient leurs mépris,
ton estime pour toi doit être encor plus basse ;
tu dois croire, au milieu de leur indignité,
quelque puissante en toi que tu sentes ma grâce,
qu’il n’est foiblesse égale à ton infirmité.