Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/45

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ce n’est plus qu’un effort ambitieux, qui fait plus admirer le poëte qu’il ne touche le lecteur. J’espère qu’on trouvera celui-ci dans une raisonnable médiocrité, et telle que demande une morale chrétienne qui a pour but d’instruire, et ne se met pas en peine de chatouiller les sens. Il est hors de doute que les curieux n’y trouveront point de charme, mais peut-être qu’en récompense les bonnes intentions n’y trouveront point de dégoût ; que ceux qui aimeront les choses qui y sont dites supporteront la façon dont elles y sont dites, et que ce qui pénétrera le cœur ne blessera point les oreilles. Le peu de disposition que les matières y ont à la poésie, le peu de liaison, non-seulement d’un chapitre avec l’autre, mais d’une période même avec celle qui la suit, et les répétitions assidues qui se trouvent dans l’original sont des obstacles assez malaisés à surmonter, et qui par conséquent méritent bien que vous me fassiez quelque grâce. Surtout les redites y sont