Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/494

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aime à se prodiguer, et lui servir d’appui ?
Ai-je lieu de m’en plaindre avec quelque justice,
quand elle m’abandonne à mon propre caprice ?
Et puis-je à ta rigueur reprocher quelque excès,
quand toute ma prière obtient peu de succès ?

C’est bien alors à moi d’avouer ma foiblesse ;
c’est à moi de penser et de dire sans cesse :
" Seigneur, je ne suis rien, je ne puis rien de moi,
et je n’ai rien de bon, s’il ne me vient de toi. "

Mes défauts sont si grands, mon impuissance est telle,
qu’elle a vers le néant une pente éternelle.
à moins que ton secours me relève le cœur,
à moins que ta bonté ranime ma langueur,
qu’elle daigne au dedans me former et m’instruire,
mes plus ardents efforts ne peuvent rien produire,
et mon infirmité retrouve en un moment