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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/51

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l’ont attribué à Saint Bernard et puis à Jean Gerson, qui étoient tous deux françois ; et je voudrois qu’il se rencontrât assez d’autres conjectures pour former un troisième parti en faveur de ce dernier, et le remettre en possession d’une gloire dont il a joui assez longtemps. L’amour du pays m’y feroit volontiers donner les mains ; mais il faudroit un plus habile homme, et plus savant que je ne suis, pour répondre aux objections que lui font les deux autres, qui s’accordent mieux à l’exclure qu’à remplir sa place. Quoi qu’il en soit, s’il y a quelque contestation pour le nom de l’auteur, il est hors de dispute que c’étoit un homme bien éclairé du Saint-Esprit, et que son ouvrage est une bonne école pour ceux qui veulent s’avancer dans la dévotion. Après en avoir donné beaucoup de préceptes admirables dans les deux premiers livres, voulant monter encore plus haut dans les deux autres, et nous enseigner la pratique de la spiritualité la plus épurée, il semble se défier de lui-même ; et de peur que son autorité n’eût pas assez de poids pour nous mettre dans des sentiments si détachés de la nature, ni assez de force pour nous élever à ce haut degré de la